vendredi 20 avril 2007

Maroc!


Nous voici donc à Fès, ville impériale, cœur des traditions et de la culture marocaines, où les claviers des ordinateurs sont non seulement AZERTY, mais aussi en arabe, alors pour les accents, les points et tous les accessoires habituels, s’il vous plaît, servez vous de votre imagination pour l'instant.

AH! je viens de trouver le point.

Le soir de notre arrivée à Fès, nous avons assisté au mariage de Raja, la sœur cadette de notre hôtesse, Tourya. Dans une vaste salle éclairée à giorno, nous avons été projetés parmi une foule de femmes en foulard et fastueux cafetans brodés, d'hommes sur leur 31, de musiciens et d'enfants aux yeux de velours.

Les petites bouchées circulaient (sucré, salé, allez hop, pourvu que ça se mange), les musiciens sonnaient tambours et trompettes, et la mariée, magnifique et un peu crispée dans une chaise haut portée par ses femmes, se fait secouer en mesure au milieu de la foule et des youyous. On la promène comme ça à travers la salle chaque fois qu'elle change de toilette, sept fois selon la tradition, avec coiffures et bijoux différents. Pas reposant, dites-vous? 

J'ai goûté mes premières cornes de gazelle, bu force thé à la menthe dans de petits verres, rencontré les sept sœurs de Tourya et les beaux-frères assortis, plus ses deux frères et la femme de celui qui est marié; sans compter la famille (franco-turque) du promis et toute une ribambelle d'enfants dont je ne suis hélas pas parvenue à retenir les noms.

Hier, nous sommes allés marcher dans la vieille ville (la médina), guidé par Azzedine, 28 ans, illettré mais parlant parfaitement espagnol, français, anglais, arabe et berbère évidemment, et sans doute aussi un peu italien et allemand. 

Il nous a bien sûr emmenés dans des boutiques où il reçoit une petite commission si nous achetons quelque chose, c'est la règle. J'ai âprement marchandé deux adorables paires de babouches (vous connaissez mon petit côté Imelda Marcos, la femme aux 5000 paires de chaussures) que j'ai sans doute payées trois fois le prix marocain, mais ca aussi, c'est la règle.

C'était une beauté de voir Azzedine saluer tout le monde, nous expliquer l'histoire de telle medersa (école coranique), détailler l'architecture, citer des dates et des noms... L'université de la vie, comme il dit, lui a beaucoup appris.

Nous avons ensuite marché vers le quartier juif, où un comédien fabuleusement doué nous a raconté une salade que nous avons allègrement consommée jusqu'à la dernière feuille. N'empêche, nous sommes entrés dans des maisons (aujourd'hui habitées par des familles arabes ou berbères souvent fraîchement descendues des montagnes pour s'établir en ville) et vu ce que peu de touristes peuvent voir.

À la fin, celui qui disait s'appeler Jacob a tenté de nous extorquer 200 dirhams (30 $) chacun pour financer la restauration du quartier juif». Il avait pris soin de nous emmener pour cela dans une impasse d'où nous aurions été bien en peine de ressortir sans aide. À force de parlementer, nous nous sommes entendus pour une petite somme et un paquet de cigarettes. Moralité: y en a pas, faut bien gagner sa croûte.

Nous sommes allés souper chez les parents de Tourya, des gens adorables de simplicité et de gentillesse. Toute la famille du nouveau mari de Raja y loge en ce moment, cela fait bien une trentaine de personnes à nourrir. 

J'ai mangé des choses exquises avec les hommes, à l'étage (rien à faire, on n'a pas voulu de moi à la cuisine, avec les autres femmes). À un moment, le père de Tourya, goguenard, m'a dit que, à force de me tenir avec les hommes, j'allais finir avec une moustache. J'espère qu'il y a de bons services d'épilation dans les hammams...

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