lundi 23 avril 2007


Nous voici à Er Rachidia, une ville pauvre et assez laide ou il n'y a rien à voir, mais c'est l'étape obligée pour aller dans l'erg Chebbi, où l'on dit que les levers de soleil sont spectaculaires.

Nous sommes parvenus ici après huit heures d'autocar sur une route vertigineuse qui serpente à travers d'austères montagnes de roche (le paysage du film Babel, vous savez, quand la femme de ce crétin de Brad Pitt reçoit un pruneau dans l'épaule? Ben c'est là).

Partout les femmes s'échinent au travail, souvent portant un enfant sur le dos, pendant que les hommes flemmardent au café ou tentent de faire quelques sous auprès des rares touristes (en l'occurrence, nous: il n'y a aucun autre étranger à la ronde, ni dans le car ni ailleurs).

Le chauffeur du car conduisait systématiquement sur la ligne blanche, klaxonnait furieusement pour écarter les gêneurs et doublait dans les courbes tout en mangeant des arachides en écale et en papotant au téléphone, au son d'une chanson qui a dû tourner en boucle pendant au moins deux heures. Ce doit être une façon d'inciter les infidèles à se convertir à l'islam. 

En tout cas, notre voisine de siège m'a donné un minuscule livret en arabe, qu'elle avait acheté à l'un des innombrables vendeurs de tout et de n'importe quoi qui prennent les cars d'assaut aux arrêts. C'est censé porter chance. Inch'Allah.

En quittant Fès, ce matin, nous avons traversé une splendide forêt de cèdres peuplée de singes magots (semblables aux macaques). Nous en avons aperçu plusieurs qui prenaient le frais le long de la route; un peu plus et ils nous envoyaient la main.

Voilà, demain nous nous mettons donc en route pour Rissani, à quelque 100 km d'Er Rachidia, puis cap sur Merzouga, aux portes du désert, où nous passerons deux ou trois jours. Je ne pourrai peut-être pas vous écrire de là-bas, mais envoyez-moi un petit mot, que je sache que vous me recevez.

Allah yesselemk (que Dieu vous garde).

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