jeudi 7 février 2008

Capitale du boudin

Chers amis gastronomes (et les autres aussi),

Je me trouve en ce moment à Mortagne-au-Perche, où dit-on le boudin noir est le meilleur de France. Bien sûr, on m'objectera qu'il y a peu de raisons de disputer ce titre à un bled de 4500 habitants, à peu près comme on se soucie fort peu de chicaner au sujet de la suprématie de Louiseville en matière de galettes de sarrasin. Mais on se valorise avec ce qu'on a, et je dois reconnaître que, malgré mon peu d'appétit et la nausée qui me poursuit, je n'ai pu ce soir résister au croustillant de boudin, spécialité de l'hôtel du Tribunal, où nous logeons et où, comme de juste, j'ai hérité de la chambre de la princesse.

J'avais pris mes dispositions pour passer deux jours à Paris au lieu de rentrer dès demain, mais je crains de ne pouvoir résister à l'appel constant de la bonne chère en ce doux pays et de revenir sous perfusion. Alors en fin de compte, je reprends l'avion demain avec deux Gravol et le reste de mes compagnons de voyage.

Nous avons aujourd'hui écumé la région du Perche, où sans doute le mot bucolique a été inventé. Je souffre de vivre dans un pays où l'on s'est appliqué à saccager la moindre parcelle de beauté quand je vois ces maisons si bien fondues au paysage (ou est-ce l'inverse?). Imaginez la Côte-du-Sud sans ces absurdes bungalows californiens, Rivière-du-Loup sans le centre commercial au bord du fleuve, La Malbaie sans l'autoroute... 

Enfin. On pourrait épiloguer longtemps là-dessus mais, comme on dit, le mal est fait. Et il fait mal.

Ça fait que je m'en vais faire dodo dans ma chambre de princesse et essayer de digérer mon fort peu princier boudin, dans l'espoir qu'il me restera assez d'énergie demain matin pour explorer un peu Mortagne, toute vieille petite commune repliée dans sa vallée.

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