samedi 25 avril 2009

La fête à la grenouille

Il a plu un peu quand je suis allée voir les ruines de Ceibal.
Il pleuvait pas mal quand je suis rentrée de souper hier soir.
Là, depuis le matin, les averses nous tombent dessus, drues, denses, opaques. Tout laisse croire que ce sera pareil demain: la saison des pluies est en marche. Ça compromet mon petit tour à Semuc Champey, vu que je ne suis pas particulièrement folle des randonnées sous la pluie et que, pour les photos, la baignade, tout ça, ce sera plutôt ordinaire.
Pas grave. Aujourd'hui, j'ai fait ce que j'aime le mieux: je suis allée me perdre dans le labyrinthe du marché, des éventaires de planches et de tôle protégés par des bâches, reliés par des sentiers de terre battue où l'eau et la boue s'accumulent en larges ruisseaux qu'il faut enjamber avec précaution.
J'ai traversé la section des disques, puis celle des textiles, où j'ai âprement marchandé une longueur de ce tissu dont les femmes se font d'amples jupes (huit verges bien comptées), que j'ai sans doute payée bien trop cher. Je me suis faufilée entre les étals de poisson, de viande, de piments, d'épices, de chaux (qu'on utilise pour attendrir le maïs lorsqu'on le fait cuire), de vêtements, de chaussures, des robes de princesse saumon ou pêche dont on affuble les petites filles au lieu du costume traditionnel.
Ce qui me fascine toujours, ce sont les enfants. Ils sont là, près de leur maman, silencieux, placides, immobiles, ou alors ils jouent avec trois fois rien - un pauvre petit ballon dégonflé, un bout de bois, une ficelle. Ils ne pleurent pas, ne réclament rien, me regardent d'un air timide quand je les photographie. Quand je leur montre le résultat, leur visage s'éclaire d'un grand sourire joyeux et émerveillé. Leur maman s'approche, un peu méfiante, puis montre dans un sourire l'éclat de ses dents en or.
Il pleut.
On s'en fout. Le marché sera ouvert demain.
Et puis j'irai à la messe, na!

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