mercredi 8 avril 2009

Les marchands du temple

À Antigua, les rues et avenues sont désignées par des numéros: 6e Avenue Sud ou Nord, 4e Rue Est ou Ouest, ça se croise à angle droit, le parque central est au milieu, en principe, c'est-à-dire sur le papier de tous les plans de la ville, c'est simple comme chou. Pourtant, ne me demandez pas pourquoi, au coin des rues, on ne trouve aucune de ces appellations, mais des noms d'inspiration religieuse: Calle Santa Maria, Avenida de la Santa Familia, essayez un peu de vous y retrouver. Mon légendaire sens de l'orientation, ici, fait merveille. J'ai fini par renoncer à chercher mon chemin. Bizarrement, depuis, je le retrouve systématiquement.
Bref, on voit tout de suite quelle importance a la religion ici: il y a des églises et des couvents plus ou moins en ruine à chaque esquina (coin de rue), et tous ces noms religieux donnent le tournis. Mais là, en ce moment, à l'occasion de la Semaine sainte, la ville est assiégée de pénitents, de pèlerins, de touristes, de policiers, de soldats, de statues de plâtre, de vendeurs de tout et de n'importe quoi. Il y a des embouteillages invraisemblables dans les vieilles rues empierrées aux trottoirs inégaux, et si l'on veut savoir où a lieu la velation (veillée d'adoration), il n'y a qu'à suivre le flot des passants et le son des sifflets de la police.
Puis, à l'approche de chaque église, une kermesse vous happe, une foire animée et grouillante où flottent des odeurs de viande grillée et d'encens, au son de ce qui semble être toujours le même air funèbre joué toujours par la même fanfare. Les vendeurs de rosaires, de lampions et de bondieuseries diverses font des affaires d'or, les infirmes font pitié, les femmes font le signe de la croix. Si Jésus voyait ça...

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