mardi 11 octobre 2011

Luxe

Hier, nous avons roulé pendant trois bonnes heures et demie dans le fantastique paysage alpin. Enfin, je dis ça, on n'a rien vu parce que les sommets étaient noyés dans la purée de pois et qu'il tombait un crachin tenace, mais bon, ça ne peut pas être tous les jours fête. D'ailleurs, j'aimais autant ça, j'avais tellement sommeil que j'aurais souffert mille morts pour tâcher de rester éveillée afin de ne rien rater, alors que là, j'ai pu somnoler à loisir sans arrière-pensée, malgré les embardées de notre chauffeur, qui conduit son minibus comme un tracteur.

Nous logeons à l'Intercontinental, d'un luxe presque indécent. Rien que pour vous dire, à l'heure de l'apéro (que j'ai passée seule sur mon balcon en buvant du kombucha, je deviens tellement sage que vous n'en reviendriez pas), à l'heure de l'apéro, donc, deux charmants employés (une fille, un garçon) ont sonné à ma porte (sonné, oui, il y a une sonnette) pour le turn down service. Ça se traduit par: «préparation personnalisée pour la nuit». J'ai décliné l'offre sans trop savoir en quoi ça consistait, j'avais peur qu'ils me donnent un bain, me mettent en pyjama et me fourrent au lit (pas de mauvaises pensées ici, bande de malappris!) sans même me raconter une histoire. Sans blague. Il paraît qu'ils ouvrent le lit (comme si je ne pouvais pas le faire moi-même),  tirent les rideaux (mais et le coucher de soleil, alors?), allument les lampes et je ne sais quoi encore.

Je constate que, plus les gens ont du fric, plus ils sont traités comme de grands malades dans les endroits qu'ils fréquentent, ce qui confirme ma théorie: le fric rend débile.

Enfin. De mon balcon, j'ai tout de même pu observer le ciel bleu layette se zébrer peu à peu de nuages pêche au-dessus des pics enneigés. Vraiment spectaculaire.

Là, je rentre à peine, nous avons mangé au resto de l'hôtel (c'était délicieux, surtout le dessert – moi qui n'en mange jamais, j'en bouffe à tous les repas, j'espère que vous me reconnaîtrez à mon retour malgré mes 85kg). Je me sens pleine comme un oeuf, et il faut encore que je fasse ma valise (laquelle sera aussi pleine). Nous quittons demain Berchtesgaden (encore un nom que je n'arrive pas à retenir), où ce vieux salopard d'Hitler avait une résidence d'été et où on avait aussi construit le fameux Nid d'aigle, tout en haut de la plus haute montagne, pour lui qui avait peur des hauteurs et qui n'aimait pas la campagne. C'était un cadeau du parti nazi pour son 50e anniversaire, mais c'était surtout pour montrer ce petit Autrichien déplaisant sous un jour favorable aux Allemands, pour qui la région était un lieu de prédilection.
Toujours est-il que, après des années de tergiversations, on a décidé de construire ici cet hôtel de suuuuper-luuuuuxe, pour redonner au canton sa vocation initiale de villégiature haut de gamme et décourager le tourisme de mauvais aloi, genre pèlerinage néo-nazi. On a aussi créé un «centre de documentation» sur l'histoire du lieu, ce que nous irons voir demain avant de partir.

Je prends le train de nuit pour Paris en fin de soirée, j'aurai un après-midi de plus pour flâner à Munich.

Ben oui, ça pourrait être pire.

Auf wiedersehen.

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