Personnellement, j'en suis assez fière, même si je n'ai pas encore réussi à dire d'un seul coup Ausgezeichnet (excellent) et Enschuldigung (pardon) avec le naturel et la spontanéité voulus, mais ça viendra. Je manque aussi encore un peu de souplesse pour le plus-que-parfait du subjonctif et quelques autres vétilles, mais j'espère régler ça avant mercredi, jour de mon départ.
Trêve de bêtises; aujourd'hui, je dois dire que j'ai pu profiter de l'une des plus belles randonnées qu'il m'ait été donné de faire depuis un moment (d'autant plus qu'il y a vraiment un sacré bail que je n'en ai pas fait).
Nous avons longé le Partnach, un torrent qui dévale la montagne au fond d'une étroite gorge, au pied des Alpes. Au bout d'une heure et demie de montée, on arrive dans une vallée où l'on ne peut pas s'empêcher de fredonner les grands succès de La Mélodie du bonheur. Les moutons à clochettes, les maisons aux balcons ouvragés tout fleuris, la neige qui coiffe les austères sommets alpins... que voulez-vous? Me voyez-vous, en dirndl, en train de tournoyer joyeusement dans les alpages comme Julie Andrews?
Fabienne en Dirndl |
Bref, au retour de cette randonnée ausgezeichnet, nous avons visité les petites villes de Garmisch et de Partenkirschen, maintenant jumelées et qu'on appelle familièrement Gapa, sans doute pour imiter Homa, le diminutif d'Hochelaga-Maisonneuve (amis étrangers, n'essayez pas de comprendre).
Au passage, j'ai aperçu trois jeunes hommes vêtus bizarrement – pantalon noir à pattes d'éléphant, chapeau melon, veste noire – qui portaient chacun un baluchon. J'ai d'abord pensé à quelque trio de musiciens costumés qui s'en allaient donner un spectacle, mais pas du tout.
Vous souvenez-vous, dans les contes de Grimm, quand un jeune homme se faisait dire par ses parents: «Fils, tu es en âge d'aller courir le monde, va-t'en par les chemins, tu reviendras quand tu seras un homme!»? (Bon, je paraphrase, hein.)
Eh bien cette coutume, en Allemagne, existe toujours. Ces jeunes gens sont des apprentis (menuisiers, cordonniers, boulangers, que sais-je). Vêtus de ce costume traditionnel qui permet de les reconnaître comme tels, ils vont de ville en village, pour se placer chez un maître, qui les fera travailler contre le gîte et le couvert. C'est pourquoi on trouve, à l'entrée des villages, ce qu'on appelle un «arbre de mai», ou mât de cocagne, auquel sont fixées les enseignes de tous les artisans qui tiennent boutique. Ainsi les apprentis peuvent-ils savoir s'ils ont des chances de trouver un patron qui les emploiera.
C'est pas beau, ça?
Bon, je vous mettrais bien des photos, mais nous partons demain matin à 8h pour je ne sais plus très bien où – j'ai la flemme d'aller chercher le programme, et puis la batterie de mon ordi faiblit (la mienne aussi, d'ailleurs).
Bis bald!
T'ai-je déjà dit qu'enfant, je me croyais la réincarnation de Heïdi? Que je rêvais de porter des lederhausen ? (Ma mère aurait préféré que je porte une petite robe fleurie, mais ça c'est une autre histoire.) Bref, je croyais dur comme fer que j'avais parlé allemand dans une autre vie et que, comme Heïdi, je me rendais à l'école en skis et je portais mon lunch de fromage et de saucisson dans un sac à dos, ce qui était interdit pour les petites filles jadis. Je ne veux pas t'embêter avec ces idioties (on m'a soignée), mais je tenais à te le dire. La région que tu visites est parmi mes préférées AU MONDE, alors amuse-toi bien et profite des Alpes et des vaches à clochettes.
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