mardi 20 mai 2008

Un train de nuit vers Budapest

Les compagnies de chemin de fer se suivent et ne se ressemblent pas (comme les villes, les jours et les claviers d'ordinateur, d'ailleurs celui sur lequel je vous ecris est magyar, comme le clament les Hongrois avec fierte, et j'aime autant vous dire que c'est pas de la tarte). Le train dans lequel nous avons voyage datait sans doute de l'ere communiste. Rien ne fonctionnait normalement, le controleur avait une tete de chien enrage, mais tant pis: nous avons tout de meme dormi comme des bebes. 

Bref, a cote de la Hongrie (ou du moins de Budapest), la Pologne (ou du moins Cracovie) est une contree de richesses, de joie de vivre et d'abondance. 

Enfin. Il est vrai qu'il pleut a verse et que nous sommes tous les deux malades comme des chiens (jamais vu Pierre aussi mal en point - en fait, je ne l'avais jamais vu malade!), mais notre premier contact avec la ville n'a pas provoque de coup de foudre. 
Pourtant, il y a ici de fort bons vins (on dit beaucoup de bien du fameur Tokaj), la cuisine sort enfin de l'eternelle equation cotelette panee-patates-chou, l'architecture est completement delirante... Mais il regne une sorte de morosite qui se lit sur pratiquement tous les visages. C'est tout de meme curieux que les Hongrois ne soient pas parvenus a se sortir de cette grisaille. Nous sommes parvenus a la conclusioin qu'ils doivent commencer a sourire apres cinq heures... ou cinq bieres.

On voit beaucoup de personnes ravagees par l'alcool, ou par une vie difficile, ou les deux (a Cracovie aussi, remarquez). Les immeubles baroques portent eux aussi les cicatrices des annes noires du regime sovietique, qui les a laisses a l'abandon pour cause de beaute. La lepre les a gagnes depuis longtemps et ils montrent tristement ce qu1il reste des splendeurs de leur gloire passee. Cela a quelque chose de poignant et de choquant tout a la fois. Quand je pense qu'il s'est trouve autant de gens en Amerique pour cautionner ce regime, j'en rougis.

Demain nous irons soigner notre grippe dans un bain thermal, je mise beaucoup la-dessus parce que, apparemment, le lampion que j'ai allume a l'eglise Notre-Dame, a Cracovie, ne semble pas avoir emu les Plus Hautes Autorites.

Je ne vous parle pas de notre visite a Auschwitz, ce serait trop long et j'ai la tete comme une citrouille, m'en vais m'etendre un peu. Demain, je vous raconterai.

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