mardi 5 avril 2011

Bogotá

Nous voici donc à Bogotá, qui n'est pas le coupe-gorge qu'on vous a dit, n'ayez crainte. Les gens sont affables, courtois, serviables... et toujours un peu étonnés de rencontrer des touristes dans leur ville à la réputation si sulfureuse.
Hier, dans la Candelaria (le quartier historique), alors que je prenais des photos, un technicien de cinéma (il y a des tournages tous les jours, nous a-t-on dit) a fait mine de prendre la pose avec ses copains en rigolant. Je l'ai photographié en rigolant moi aussi. Tout étonné de ma réaction, il m'a demandé d'où nous étions, et ce que diable nous fabriquions en Colombie.
– Ben, les touristes, tiens, je lui dis.
– Ah, mais c'est qu'on n'en voit jamais, ici. C'est bien que vous soyez là!
Bogotano et fier de l'être, à droite, avec ses copains.
Mais ce qui est drôle, c'est que lui-même, tout comme Diego, notre hôte, s'est mis à nous donner toutes sortes de conseils de sécurité!

Doris et Diego 
Parlant de nos hôtes, Diego et Doris, ils habitent dans le nord de la ville, un quartier résidentiel parfaitement sûr. Ils sont les parents d'une jeune amie maintenant montréalaise (hola, Andrea!). Bien qu'ils soient probablement bien plus à l'aise financièrement que la moyenne des gens, ils vivent modestement et possèdent peu de choses comparativement à ce que l'on voit chez nous, toutes proportions gardées. Ils sont adorables. Doris, énergique et vive, pépie comme un petit oiseau – elle parle espagnol à une vitesse étourdissante et je dois souvent lui demander de ralentir un peu son débit. Diego est le cuisinier du foyer. Il a toujours un dicton, une anecdote ou une bonne histoire à raconter. Tous les deux nous reçoivent sans façon et montrent une grande patience devant notre espagnol hésitant. Daniel, leur fils de 16 ans, est une soie. C'est un garçon curieux, ouvert, doux et plein d'humour.
La maman de Doris est atteinte d'une forme précoce d'alzheimer, elle nous salue affablement matin et soir, rit parfois de petites choses, lit studieusement le matin en articulant chaque syllabe, assise bien droite sur sa chaise, son livre posé sur les genoux, en suivant les lignes de son doigt osseux.

Le temps qu'il fait
Le climat ici est une énigme. Bogotá s'étire à l'ombre des contreforts des Andes, à 1600 mètres d'altitude. D'austères montagnes violettes barrent tout l'est de la ville, c'est bien pratique pour s'orienter. En revanche, comme on est au début de la saison des pluies, il peut faire très beau en matinée, puis des nuages noirs commencent à coiffer les montagnes au milieu de la journée, et il se met à faire frais et à pleuvoir des cordes en fin d'après-midi.
Diego m'a dit que j'étais bronzée comme une sabanera (travailleuse des champs), et c'est bien le cas. Crème solaire et chapeau sont de rigueur, mais aussi imperméable et petite laine. Impossible de voyager léger!

Transports
Pas de métro dans cette ville de 7 millions d'habitants. Un projet a plusieurs fois été évoqué, mais on a fini par l'enterrer (!) et par construire un réseau byzantin d'autobus articulés. Il faut un doctorat (ou être bogotano) pour comprendre le système des horaires parce que tous les bus n'arrêtent pas à toutes les stations, mais les gens nous renseignent volontiers. Nous faisons des progrès; encore un mois ou deux et nous finirons par naviguer ici comme des poissons dans l'eau.

Pour le reste, Bogotá est une ville... urbaine, immense, dense, grouillante, polluée, aussi nous n'y passerons pas beaucoup de temps – d'autant que nous devrons y revenir pour reprendre l'avion. Voilà, je vous laisse là-dessus, je me trouve aussi plate qu'un dépliant touristique.

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